☇ contexte.

fear the clown.

“ Les monstres existent vraiment, les fantômes aussi...
Ils vivent en nous, et parfois ils gagnent. ”

Akureyri est une petite ville islandaise dans laquelle il fait bon vivre. Avec son port maritime, ses 18 000 habitants et ses faibles températures, elle a tout de l'endroit idéal où mener une existence apaisée. Oui, Akureyri est une ville agréable, et l'un de ses 18 000 habitants est le tueur.

C'était une nuit de pleine lune. On y voyait comme en plein jour. Une armée de nuages aussi cotonneux que des flocons vint masquer le ciel. Dans l'infini de cette nuit d'hiver, dissimulée derrière d'immenses griffes d'arbre, une étrange créature guettait la route éternellement vide. De longues minutes silencieuses s'écoulèrent, glaciales comme la mort. Un tapis de lumière, brûlant, vint percer la noirceur de l'endroit. La voiture roulait à allure modérée, comme si rien ne pourrait jamais déranger sa quiétude. C'était faux, et c'est là qu'il apparut. Il se tenait fièrement sur l'asphalte recouvert de neige. Trop vite, les phares dessinèrent une immense ombre dans le dos de la créature. L'ombre de la mort. Celle d'une masse, immense qui, sans avertir, explosa le pare-brise de la voiture. La victime collatérale étouffa un cri d'impuissance. Partir, ou rester ? Étouffée par la panique, elle n'eut le temps que de quitter le véhicule endommagé. Fuir, se cacher. Le bruit de l'arme frottant le bitume inonda ses oreilles, elle se laissa guider par l'adrénaline, le cœur au bord de l'explosion. Le premier coup de masse lui fit perdre l'équilibre. Le second, connaissance. Au troisième, le noir assombrit ses pensées, son existence.

Personne n'eut plus la moindre nouvelle de cette victime. Elle était la première - certainement pas la dernière. Sur les lieux, une voiture endommagée, vide de carburant et de toute présence humaine. Du sang séché, au milieu de la voie. Rien de plus. Rien, à part un masque de clown.

Chacun d’entre nous porte un masque. Parfois, pour cacher le meilleur. Souvent, pour dissimuler le pire. Le confort apporte la sécurité et finit par vous laisser croire à un avenir sans nuages. Mais le ciel, s'il est bleu, ne le reste jamais bien longtemps. Chacun de vous pourrait être ce clown, souriant le jour et sanglant la nuit. Faites attention, et n'oubliez pas : personne n'est à l'abri avant que les masques ne tombent.